Le temps de vivre

Roger et Ida St-Vincent

Un couple tricoté serré

Roger et Ida St-Vincent vivent à St-Boniface entourés de leurs trois enfants et de nombreux amis et parents. C’est un couple qu’on pourrait qualifier de vieux routiers de la retraite. À l’âge de 57 ans, des problèmes chroniques de dos ont obligé Roger à mettre fin à une carrière qu’il adorait à la Monnaie royale canadienne. En fait, la nouvelle est arrivée le jour même que son épouse, Ida, vivait sa première journée à titre de retraitée.

Ida a passé sa vie à s’occuper des autres, entre autres, comme infirmière et aide-auxiliaire, puis elle a exploité une garderie à domicile pendant une bonne quinzaine d’années. Ses talents d’aidante naturelle et son grand cœur ont été mis à rude épreuve en octobre 2009 alors que Roger s’est trouvé entre la vie et la mort, ayant contracté une bactérie suite à une chirurgie au dos. Neuf ans plus tard, Roger et Ida racontent ce chapitre douloureux de leur vie avec sérénité et gratitude à l’animatrice Monique LaCoste. Voici une transcription de leur conversation.


C’était la journée de notre 43e anniversaire de mariage…

Chapitre Un

L’échappée belle

Ida : C’était la journée de notre 43e anniversaire de mariage, puis là le docteur il dit : « Il faut qu’on l’amène aux soins intensifs. » Bien j’ai dit : « Halleluja! » Parce que moi je voyais là la façon qu’il était, puis on s’en allait dans l’ascenseur puis j’ai dit au docteur : « Do you know what today is? C’est notre 43e anniversaire de mariage. » Bien il avait les larmes aux yeux. Il était mourant. Bien il a été à l’hôpital dix semaines, mais moi je dirais que c’a été entre la vie puis la mort, là, sept semaines qu’on savait jamais, là, quand on retournerait le lendemain matin s’il était pour être là. Puis là j’ai demandé l’aide de mes amis parce que, un moment donné, c’était tellement critique qu’on restait à l’hôpital. Mais mes enfants là, il fallait que je sois un support aussi pour mes enfants. Puis eux autres, ils travaillaient puis ils avaient leurs jeunes. Là à un moment donné, il y a un des petits à Lynne qui dit : « Pépère est plus là, mais mémère non plus. » Bon, bien ça me donnait un message que les jeunes s’ennuyaient. Comme les enfants là, ils entendaient… puis ils étaient bouleversés. Tu sais, on a toujours été dans leur vie à 100%. Tout d’un coup, ils entendent toutes sortes d’affaires à propos de pépère. Ça chuchotait, mais ça s’entendait. Mémère était pas là. So là j’ai commencé à aller faire un tour pour les voir, puis ma sœur a passé tout ce temps-là avec moi. So là j’ai dit : « Ok. Ça me prend de l’aide. »

Monique : Bien oui.

Ida : So j’ai demandé à nos bons amis qui m’ont aidé à déménager ici puis qui avaient un certain sans froid parce que tu pouvais pas demander à n’importe qui d’aller passer ton temps aux soins intensifs avec lui. C’était pas beau.

Monique : Ouais.

Ida : Je vous assure que c’était pas beau. Ils passaient une nuit avec lui. Moi je m’en revenais à la maison, puis là le lendemain on retournait. Puis les fins de semaine, c’était les enfants. Bien il était mourant, mais c’a duré sept semaines et demie! Puis son corps il rejetait, rejetait, rejetait… Ils comprenaient pas, eux autres là. Puis une journée, ça avait été une journée critique. Dr. Pamela Orr, qui était celle en charge des maladies infectieuses, était là puis c’était un dimanche. Elle dit : « I don’t know what to do. » J’ai dit : « Come on. Il doit avoir une autre chose que tu peux faire. Aye, écoute là. » C’était la mort qui était là là, droite là là, et puis elle dit : « Ok. Let me go to my office and I’ll come back. » Elle était en contacte avec des spécialistes de partout hein. Elle dit : « J’ai contacté d’autres spécialistes dans d’autres pays. Il y a un médicament expérimental qu’on voudrait essayer. T’es-tu d’accord? » Bien j’ai dit: « On a rien à perdre. Il va mourir. » Comme il était là là, puis c’est ça qui l’a sauvé, mais c’était terrible. Puis après dix semaines, il est revenu à la maison. Puis il était tellement faible, il fallait que je lève ses jambes pour le coucher. Il fallait je le relève. Ah non, non, il était…

Roger : Near death experience. Tu sais qu’est-ce que c’est?

Ida : Il l’a eu.

Roger : J’ai vu la lumière.

Monique : Tu as vu la lumière.

Ida : Oh yeah.

Roger : J’ai vu la lumière de l’autre bord. J’ai pas pensé à ça tout de suite, mais je savais ce que c’était.

Ida : Conte-le ton rêve.

Roger : Le cercueil il était au-dessus du trou et puis après je voyais un petit piton qu’ils pèsent dessus eux autres quand ça déroule tout seul, puis j’avais le pied, mes sandales, droite sur le bord du trou. Le temps était couvert, couvert, couvert pareil comme si il était après mouiller et puis je voyais toutes des silhouettes alentour du cercueil, et puis moi je me voyais, par exemple. Puis l’herbe c’était un beau vert comme j’avais jamais vu un beau vert. Puis là je regarde dans le trou en dessous du cercueil, il y avait une lumière qui… La lumière était là puis moi j’espérais : « J’espère qu’il mouille pas. » Parce que j’avais le pied sur le bord du trou puis… j’espère qu’il mouille pas ça fait que j’ai dit : « S’il se met à mouiller, moi je glisse dans le trou. » Ah non, c’est justement ces journées-là là que le docteur était là puis ils se parlaient… c’est qui va aller visiter le premier : « Matante puis Ida. » mais il dit : « Non, non, non. » Il dit : « The whole family. Tout le monde peut y aller. » Il dit.

Ida : Puis cette  journée-là…

Roger : J’étais pas loin.

Ida : Lui là il était tellement enflé là…

Roger : Bien combien de litres de liquide qu’il y avait?

Ida : Il fallait qu’ils enlèvent 20 litres de liquide de son système.

Roger : Vingt litres de liquide tellement que j’étais gonflé.

Ida : Puis ils ont mis une pompe, mais ils l’ont ouvert complètement. Puis ça c’a été ouvert…

Roger : La machine pouvait plus me tenir en vie.

Ida : Puis ça c’a été ouvert pour un an là après ça là.

Roger : Dix-huit mois après.

Ida : Dix-huit mois, un an et demi.

Roger : Et puis j’ai retourné pour la chirurgie après là, 18 mois après. Aucune réaction aux médicaments qu’ils m’ont donnés.

Monique : Une chance.

Roger : Bien…

Monique : Comment on traverse des épreuves comme ça?

Roger : Eh bateau! Moi c’était facile pour moi. Je me suis pas aperçu de rien. C’est la famille par exemple qui était alentour. Eux autres par exemple… Moi je suis… non. Ce dix semaines-là à l’hôpital, il y a peut-être les deux, trois dernières que je me rappelle. Aucune idée.

Ida : Tu sais, même si il nous parlait, il se rappelait pas. Puis j’ai écrit hein, je l’ai écrit. J’ai fait le récit. Puis la raison que j’ai fait ça c’est pour que lui sache qu’est-ce qui lui était arrivé.

Roger : À tous les ans quand le 8 octobre arrive, on sort le livre. On lit le journal.

Ida : On lit notre livre.

Roger : Après la troisième ou quatrième journée ou cinquième ou je sais pas quoi, notre plus vieille, elle dit : « On est mieux de partir un journal. » Elle dit : « Il est ici pour une secousse. »

Ida : Elle a dit : « Ça va être long cette affaire-là. » On savait pas combien long que ça serait.

Monique : Mais comment la famille a pu traverser cette épreuve-là Ida?

Ida : Ouf! Quand t’as pas de choix, tu te résignes. J’avais une vie. Je partais à tous les matins. Encore du monde me conduisait. Les enfants venaient à tous les soirs. Il y en a un qui me ramenait. C’était un autre style de vie. Tu…

Roger : Elle allait à tous les jours, 12 heures par jour pendant dix semaines de temps là.

Ida : Oui. J’étais là là à tous les jours parce que je voulais savoir ce qui se passait. Je voulais voir qu’est-ce que les docteurs diraient. Mais tu sais, on dirait que quand t’as pas de choix, tu le fais.

Monique : La foi, là-dedans?

Ida : Oui. J’ai appelé à l’église hein, puis j’ai dit : « Il faut que vous l’annoncez. » Bien, le monde était tout en choc. Roger était sur la liste des mourants, mais il l’était! Puis tu sais, pas beaucoup de monde savait qu’il allait se faire opérer. C’était une opération bien ordinaire et puis tout d’un coup il était annoncé. Puis là une couple de fois, j’ai envoyé un petit récit, mais on a des amis africains là. Ça priait en Afrique. Je suis convaincue… C’a été… Le docteur a dit : « Short of a miracle, he would not have survived. » C’est un miracle.

Roger : Elle a dit que la famille avait beaucoup affaire à contribuer à mon… à ma récupération.

Ida : Puis il fallait…

Monique : Bien ce qui étonne quand on vous voit c’est que cet épisode aussi douloureux qu’il a été semble pas mal loin dans votre souvenir; en tout cas quand on vous voit au jour le jour.

Ida : Oui ça l’est.

Roger : Aye, ça fait neuf ans.

Ida : Puis c’est parti de notre vécu. Je veux dire, on pourrait être bitter, on pourrait être choqué, c’est parti de notre vécu, puis moi j’étais résignée à ce qu’il passait pas à travers. Il y a un soir, j’ai dit à ma sœur : « Amène tes pyjamas là. Je veux pas rester toute seule. » Puis on avait un portrait puis j’ai piqué une crise. J’étais choquée. J’ai caché le portrait. On s’est couchée avec une bouteille de vin. Mais j’étais choquée…

Monique : Mais choqué que Roger…

Ida : Choqué contre lui puis choqué contre en haut puis dire là, tu sais. C’est comme : « Après j’ai passé à travers de tout ça, tu vas me l’enlever? » Ah, j’étais choquée contre le Seigneur. J’étais choqué contre tout là comme. Come on! Ça pas de bon sens ça. Tu sais, je voyais pas que c’était possible. Mais j’étais choquée contre lui aussi. Il avait pas le droit de me faire ça, câline! Moi je lui ai jamais rendu la vie dure!

Monique : Bien oui.

Ida : Mais tu sais on a passé à travers. T’as pas de choix. Ça donne rien de se débattre avec les choses qu’on peut pas changer. Moi c’est une des leçons que j’ai appris. Tu vis chaque jour puis tu sais pas qu’est-ce qui va… comment ça va commencer puis tu sais pas comment ça va finir. Puis c’est comme ça, je veux dire, t’as pas de choix. Il fallait que je sois correcte pour mes enfants puis les petits-enfants. Mais ces jeunes-là ils ont vécu des choses-là parce que c’est pour ça qu’il faut rester quand même serein pour les jeunes-là.


C’était la journée de notre 43e anniversaire de mariage…

Chapitre Un

L’échappée belle

Ida : C’était la journée de notre 43e anniversaire de mariage, puis là le docteur il dit : « Il faut qu’on l’amène aux soins intensifs. » Bien j’ai dit : « Halleluja! » Parce que moi je voyais là la façon qu’il était, puis on s’en allait dans l’ascenseur puis j’ai dit au docteur : « Do you know what today is? C’est notre 43e anniversaire de mariage. » Bien il avait les larmes aux yeux. Il était mourant. Bien il a été à l’hôpital dix semaines, mais moi je dirais que c’a été entre la vie puis la mort, là, sept semaines qu’on savait jamais, là, quand on retournerait le lendemain matin s’il était pour être là. Puis là j’ai demandé l’aide de mes amis parce que, un moment donné, c’était tellement critique qu’on restait à l’hôpital. Mais mes enfants là, il fallait que je sois un support aussi pour mes enfants. Puis eux autres, ils travaillaient puis ils avaient leurs jeunes. Là à un moment donné, il y a un des petits à Lynne qui dit : « Pépère est plus là, mais mémère non plus. » Bon, bien ça me donnait un message que les jeunes s’ennuyaient. Comme les enfants là, ils entendaient… puis ils étaient bouleversés. Tu sais, on a toujours été dans leur vie à 100%. Tout d’un coup, ils entendent toutes sortes d’affaires à propos de pépère. Ça chuchotait, mais ça s’entendait. Mémère était pas là. So là j’ai commencé à aller faire un tour pour les voir, puis ma sœur a passé tout ce temps-là avec moi. So là j’ai dit : « Ok. Ça me prend de l’aide. »

Monique : Bien oui.

Ida : So j’ai demandé à nos bons amis qui m’ont aidé à déménager ici puis qui avaient un certain sans froid parce que tu pouvais pas demander à n’importe qui d’aller passer ton temps aux soins intensifs avec lui. C’était pas beau.

Monique : Ouais.

Ida : Je vous assure que c’était pas beau. Ils passaient une nuit avec lui. Moi je m’en revenais à la maison, puis là le lendemain on retournait. Puis les fins de semaine, c’était les enfants. Bien il était mourant, mais c’a duré sept semaines et demie! Puis son corps il rejetait, rejetait, rejetait… Ils comprenaient pas, eux autres là. Puis une journée, ça avait été une journée critique. Dr. Pamela Orr, qui était celle en charge des maladies infectieuses, était là puis c’était un dimanche. Elle dit : « I don’t know what to do. » J’ai dit : « Come on. Il doit avoir une autre chose que tu peux faire. Aye, écoute là. » C’était la mort qui était là là, droite là là, et puis elle dit : « Ok. Let me go to my office and I’ll come back. » Elle était en contacte avec des spécialistes de partout hein. Elle dit : « J’ai contacté d’autres spécialistes dans d’autres pays. Il y a un médicament expérimental qu’on voudrait essayer. T’es-tu d’accord? » Bien j’ai dit: « On a rien à perdre. Il va mourir. » Comme il était là là, puis c’est ça qui l’a sauvé, mais c’était terrible. Puis après dix semaines, il est revenu à la maison. Puis il était tellement faible, il fallait que je lève ses jambes pour le coucher. Il fallait je le relève. Ah non, non, il était…

Roger : Near death experience. Tu sais qu’est-ce que c’est?

Ida : Il l’a eu.

Roger : J’ai vu la lumière.

Monique : Tu as vu la lumière.

Ida : Oh yeah.

Roger : J’ai vu la lumière de l’autre bord. J’ai pas pensé à ça tout de suite, mais je savais ce que c’était.

Ida : Conte-le ton rêve.

Roger : Le cercueil il était au-dessus du trou et puis après je voyais un petit piton qu’ils pèsent dessus eux autres quand ça déroule tout seul, puis j’avais le pied, mes sandales, droite sur le bord du trou. Le temps était couvert, couvert, couvert pareil comme si il était après mouiller et puis je voyais toutes des silhouettes alentour du cercueil, et puis moi je me voyais, par exemple. Puis l’herbe c’était un beau vert comme j’avais jamais vu un beau vert. Puis là je regarde dans le trou en dessous du cercueil, il y avait une lumière qui… La lumière était là puis moi j’espérais : « J’espère qu’il mouille pas. » Parce que j’avais le pied sur le bord du trou puis… j’espère qu’il mouille pas ça fait que j’ai dit : « S’il se met à mouiller, moi je glisse dans le trou. » Ah non, c’est justement ces journées-là là que le docteur était là puis ils se parlaient… c’est qui va aller visiter le premier : « Matante puis Ida. » mais il dit : « Non, non, non. » Il dit : « The whole family. Tout le monde peut y aller. » Il dit.

Ida : Puis cette  journée-là…

Roger : J’étais pas loin.

Ida : Lui là il était tellement enflé là…

Roger : Bien combien de litres de liquide qu’il y avait?

Ida : Il fallait qu’ils enlèvent 20 litres de liquide de son système.

Roger : Vingt litres de liquide tellement que j’étais gonflé.

Ida : Puis ils ont mis une pompe, mais ils l’ont ouvert complètement. Puis ça c’a été ouvert…

Roger : La machine pouvait plus me tenir en vie.

Ida : Puis ça c’a été ouvert pour un an là après ça là.

Roger : Dix-huit mois après.

Ida : Dix-huit mois, un an et demi.

Roger : Et puis j’ai retourné pour la chirurgie après là, 18 mois après. Aucune réaction aux médicaments qu’ils m’ont donnés.

Monique : Une chance.

Roger : Bien…

Monique : Comment on traverse des épreuves comme ça?

Roger : Eh bateau! Moi c’était facile pour moi. Je me suis pas aperçu de rien. C’est la famille par exemple qui était alentour. Eux autres par exemple… Moi je suis… non. Ce dix semaines-là à l’hôpital, il y a peut-être les deux, trois dernières que je me rappelle. Aucune idée.

Ida : Tu sais, même si il nous parlait, il se rappelait pas. Puis j’ai écrit hein, je l’ai écrit. J’ai fait le récit. Puis la raison que j’ai fait ça c’est pour que lui sache qu’est-ce qui lui était arrivé.

Roger : À tous les ans quand le 8 octobre arrive, on sort le livre. On lit le journal.

Ida : On lit notre livre.

Roger : Après la troisième ou quatrième journée ou cinquième ou je sais pas quoi, notre plus vieille, elle dit : « On est mieux de partir un journal. » Elle dit : « Il est ici pour une secousse. »

Ida : Elle a dit : « Ça va être long cette affaire-là. » On savait pas combien long que ça serait.

Monique : Mais comment la famille a pu traverser cette épreuve-là Ida?

Ida : Ouf! Quand t’as pas de choix, tu te résignes. J’avais une vie. Je partais à tous les matins. Encore du monde me conduisait. Les enfants venaient à tous les soirs. Il y en a un qui me ramenait. C’était un autre style de vie. Tu…

Roger : Elle allait à tous les jours, 12 heures par jour pendant dix semaines de temps là.

Ida : Oui. J’étais là là à tous les jours parce que je voulais savoir ce qui se passait. Je voulais voir qu’est-ce que les docteurs diraient. Mais tu sais, on dirait que quand t’as pas de choix, tu le fais.

Monique : La foi, là-dedans?

Ida : Oui. J’ai appelé à l’église hein, puis j’ai dit : « Il faut que vous l’annoncez. » Bien, le monde était tout en choc. Roger était sur la liste des mourants, mais il l’était! Puis tu sais, pas beaucoup de monde savait qu’il allait se faire opérer. C’était une opération bien ordinaire et puis tout d’un coup il était annoncé. Puis là une couple de fois, j’ai envoyé un petit récit, mais on a des amis africains là. Ça priait en Afrique. Je suis convaincue… C’a été… Le docteur a dit : « Short of a miracle, he would not have survived. » C’est un miracle.

Roger : Elle a dit que la famille avait beaucoup affaire à contribuer à mon… à ma récupération.

Ida : Puis il fallait…

Monique : Bien ce qui étonne quand on vous voit c’est que cet épisode aussi douloureux qu’il a été semble pas mal loin dans votre souvenir; en tout cas quand on vous voit au jour le jour.

Ida : Oui ça l’est.

Roger : Aye, ça fait neuf ans.

Ida : Puis c’est parti de notre vécu. Je veux dire, on pourrait être bitter, on pourrait être choqué, c’est parti de notre vécu, puis moi j’étais résignée à ce qu’il passait pas à travers. Il y a un soir, j’ai dit à ma sœur : « Amène tes pyjamas là. Je veux pas rester toute seule. » Puis on avait un portrait puis j’ai piqué une crise. J’étais choquée. J’ai caché le portrait. On s’est couchée avec une bouteille de vin. Mais j’étais choquée…

Monique : Mais choqué que Roger…

Ida : Choqué contre lui puis choqué contre en haut puis dire là, tu sais. C’est comme : « Après j’ai passé à travers de tout ça, tu vas me l’enlever? » Ah, j’étais choquée contre le Seigneur. J’étais choqué contre tout là comme. Come on! Ça pas de bon sens ça. Tu sais, je voyais pas que c’était possible. Mais j’étais choquée contre lui aussi. Il avait pas le droit de me faire ça, câline! Moi je lui ai jamais rendu la vie dure!

Monique : Bien oui.

Ida : Mais tu sais on a passé à travers. T’as pas de choix. Ça donne rien de se débattre avec les choses qu’on peut pas changer. Moi c’est une des leçons que j’ai appris. Tu vis chaque jour puis tu sais pas qu’est-ce qui va… comment ça va commencer puis tu sais pas comment ça va finir. Puis c’est comme ça, je veux dire, t’as pas de choix. Il fallait que je sois correcte pour mes enfants puis les petits-enfants. Mais ces jeunes-là ils ont vécu des choses-là parce que c’est pour ça qu’il faut rester quand même serein pour les jeunes-là.

Chapitre Deux

La famille avant tout!

Comme bien des francophones de leur génération, la famille est une valeur fondamentale pour nos invités, les St-Vincent. Quand on pose la question à Roger et Ida : « Quelle place occupent leurs enfants et leurs petits-enfants dans leur vie? » La réponse est claire et nette.

Ida : Bien s’il y avait un pourcentage là, je pense ça serait 99% là. C’est là que c’est le grand de notre vie là, tu sais de notre vie ensemble de 52 ans, c’est les enfants.

Roger : C’est elle qui a tout l’ouvrage, mais ils viennent chacun leur tour manger ici à toutes les semaines.

Ida : Ah oui. Ah bien oui. J’aime ça. C’est le fun comme… Alors c’est vraiment notre vie.

Roger : C’est depuis la première journée ça. T’as pas décidé une journée que c’est ça que tu faisais avec les jeunes là. Ça vient de loin, loin, loin en arrière de la première journée tu sais que…

Monique : Est-ce que c’est comme ça que vous avez été élevé aussi?

Ida : Bien moi je me souviens, mes grands-parents Roy… Je suis une Roy d’Aubigny, je les ai pas connus. Mais ma grand-mère est morte j’avais quatre ans. La journée que mon père a eu trois ans, son père est mort à lui. Puis mes grands-parents Beauchemin étaient à Ile-des-Chênes, puis j’ai encore tellement des beaux souvenirs de pépère puis mémère, mais c’était pas proche, Aubigny, là. Puis c’est Ile-des-Chênes, dans le temps des vieilles autos. On avait des poules, des vaches, ça fait que c’était une couple de fois par année, mais c’était tellement précieux d’aller chez pépère, puis c’est ça que je veux pour mes petits. Je veux qu’ils soient capables de venir ici n’importe quand. Ils font partis de nos vies, que ce soit des « rides » le matin, que ce soit à des sports, que ce soit… ça fait pas de différence. Bien une fois, il y en a une, elle l’a appelé. Elle était au Garage Café puis elle avait pas son argent puis il fallait qu’elle paie, so elle a appelé pépère pour qu’il aille la déprendre. Une autre, elle était prise à la station de service. Sa carte marchait pas, tu sais. Pépère a été la déprendre.

Monique : Ah! Il y a pas de limite.

Ida : Il faut que tu sois à l’aise pour appeler ton grand-père pour demander qu’il vienne t’aider à payer ton souper là. Tu sais, il faut que tu sois à l’aise. C’est ça que je veux avec les petits.

Monique : Oui.

Ida: Puis c’est ça qu’on a aussi.

Chapitre Deux

La famille avant tout!

Comme bien des francophones de leur génération, la famille est une valeur fondamentale pour nos invités, les St-Vincent. Quand on pose la question à Roger et Ida : « Quelle place occupent leurs enfants et leurs petits-enfants dans leur vie? » La réponse est claire et nette.

Ida : Bien s’il y avait un pourcentage là, je pense ça serait 99% là. C’est là que c’est le grand de notre vie là, tu sais de notre vie ensemble de 52 ans, c’est les enfants.

Roger : C’est elle qui a tout l’ouvrage, mais ils viennent chacun leur tour manger ici à toutes les semaines.

Ida : Ah oui. Ah bien oui. J’aime ça. C’est le fun comme… Alors c’est vraiment notre vie.

Roger : C’est depuis la première journée ça. T’as pas décidé une journée que c’est ça que tu faisais avec les jeunes là. Ça vient de loin, loin, loin en arrière de la première journée tu sais que…

Monique : Est-ce que c’est comme ça que vous avez été élevé aussi?

Ida : Bien moi je me souviens, mes grands-parents Roy… Je suis une Roy d’Aubigny, je les ai pas connus. Mais ma grand-mère est morte j’avais quatre ans. La journée que mon père a eu trois ans, son père est mort à lui. Puis mes grands-parents Beauchemin étaient à Ile-des-Chênes, puis j’ai encore tellement des beaux souvenirs de pépère puis mémère, mais c’était pas proche, Aubigny, là. Puis c’est Ile-des-Chênes, dans le temps des vieilles autos. On avait des poules, des vaches, ça fait que c’était une couple de fois par année, mais c’était tellement précieux d’aller chez pépère, puis c’est ça que je veux pour mes petits. Je veux qu’ils soient capables de venir ici n’importe quand. Ils font partis de nos vies, que ce soit des « rides » le matin, que ce soit à des sports, que ce soit… ça fait pas de différence. Bien une fois, il y en a une, elle l’a appelé. Elle était au Garage Café puis elle avait pas son argent puis il fallait qu’elle paie, so elle a appelé pépère pour qu’il aille la déprendre. Une autre, elle était prise à la station de service. Sa carte marchait pas, tu sais. Pépère a été la déprendre.

Monique : Ah! Il y a pas de limite.

Ida : Il faut que tu sois à l’aise pour appeler ton grand-père pour demander qu’il vienne t’aider à payer ton souper là. Tu sais, il faut que tu sois à l’aise. C’est ça que je veux avec les petits.

Monique : Oui.

Ida: Puis c’est ça qu’on a aussi.

Chapitre Trois

Pour l’amour du sport, de la culture et du français

Roger et Ida ont toujours cherché des moyens d’inculquer l’amour du français chez leurs enfants et petits-enfants, même dans l’univers sportif.

Lorsque Roger a appris la nouvelle que les Goldeyes de Winnipeg, l’équipe professionnelle de baseball, avaient recruté un québécois unilingue, Maxime Poulin, comme arrêt-court, Roger a tout de suite vu une occasion de faire plaisir à ses petits-enfants, des mordus du sport. Et on ne parle pas ici d’acheter tout simplement des billets de saison.

Roger : En tous les cas, j’ai téléphoné aux Goldeyes pour savoir si ces gars-là, d’où ce que ça restait. « Bien on cherche des familles »…

Ida : Une famille d’accueil.

Roger : D’accueil. Ça fait que j’ai dit : « Max, il parle pas anglais. » Il dit : « Pantoute. » Bien ça serait le fun pour les jeunes de l’avoir ici. En tous les cas, ça l’a fini que lui s’en venait ici avec sa girlfriend et puis non, on voulait avoir le joueur, mais pas deux. Puis on réalise après que ce monde-là là, tu leur donnes le code de ton alarme, tu donnes la clé de la maison, alors il faut que tu te fises à ça, ces gars-là. Puis il me retéléphone à peu près deux semaines après. Il dit : « Il en a un autre qui s’en vient. » Puis c’était Patrick Scalabrini. Il a « landé » à maison. Les jeunes ont eu du fun avec ça, je sais pas si tu sais. L’ouvrage encore c’est à elle.

Ida : Bien là t’en accueilles un, mais t’en accueillais dix. C’était le manger…

Roger : Il y en a beaucoup de ces joueurs-là qui étaient pas toutes accueillis. Il y en a qui restaient dans les hôtels, hein. Puis ceux… Scalabrini là… On a eu trois en tout, mais lui, là, il a resté… c’était comme un des nôtres, ça. On est encore en contact avec. Il est au Québec puis ça fait… Il a 40 ans asteure puis on est toujours en contact avec.

Ida : Puis, ça paie pas, hein. Puis ça paie pas. C’est gratuit.

Roger : Non. C’est ça qu’on a réalisé. Il dit : « Ça paie pas ça. »

Ida : Il donnait un billet par jeu par famille. Ça paie pas parce que ces gars-là font pas d’argent. Le monde pense que c’est des gars bien payés. C’est pas vrai. Puis quand ils voyageaient, il fallait qu’ils paient leurs repas so ça paie pas.

Roger : Ils avaient un per diem par jour, mais ça couvrait pas pantoute le manger.

Ida : Non. Non.

Roger : Il y avait… Ça c’était une loi de la ligue. Il y avait un maximum pour le payroll pour le mois hein…

Monique : Oui. Oui.

Roger : Alors le rookie dans ce temps-là là, il fallait qu’ils en aient deux sur l’équipe qui faisaient 500 $ par mois. Puis le plus cher, il en faisait… et les vétérans ils avaient…

Ida : 1 000 $

Roger : Plus comme 3 000 $, environ 3 000 $ puis tu pouvais pas avoir plus que tant de vétérans sur l’équipe. Ah non. C’était pas… Ils faisaient pas d’argent. C’est des enfants qui jouaient encore dans les jeux d’adultes.

Ida : Ils payaient pas.

Monique : Oui.

Ida : So…

Roger : Nous autres on pensait quand j’ai offert ça, ils payaient.

Monique : Alors c’était vraiment…

Ida : Je les nourrissais.

Monique : Vous les nourrissiez bénévolement?

Roger : Ah oui.

Ida: Ah puis je faisais leur lavage. Je faisais tout bénévolement puis là je faisais des repas… Mais moi j’ai un peu de misère avec le underdog qui a pas de place à aller so je lui disais : « Si tu as des amis qui ont pas de place à aller… »

Roger: Surtout celui dans l’hôtel là.

Ida : Bien on a déjà eu comme sept, huit gars qui venaient souper.

Roger: Oh yeah.

Ida: Puis là j’invitais mes enfants puis j’invitais comme… so… ah ben aye, j’en ai préparé de la nourriture dans ce temps-là. Puis ça c’a mangeait…

Roger : Il y avait un spread sur la table dehors puis justement notre Patrick il demande : « C’est qui le pourvoyeur? » Quand il a vu ça, il savait pas, lui.

Ida : J’ai dit : « C’est moi. C’est moi qui a tout préparé ça. »

Monique : Qu’est-ce qu’on servait à ces joueurs de baseball là?

Ida : Tout. Ils aimaient manger beaucoup. Bien ça des gros appétits. C’était beaucoup de viande. Tu sais c’était pas des petits repas fancy là, mais des barbecues. Puis j’en ai fait des côtelettes puis cuire des dindes en été. Tu sais des salades, ah je te dis aye…

Roger : Beaucoup, beaucoup d’ouvrage.

Ida : C’était comme incroyable la nourriture que j’ai préparée là.

Monique : Alors d’une part il y avait l’amour du baseball pour Roger en tout cas, peut-être pas pour toi Ida, mais principalement pour le français et pour les petits enfants si j’ai bien compris?

Ida : Oui. Oui.

Roger : Les deux premières années avec Patrick ici là.

Ida : Puis lui c’est un gros bébé. Il y avait toutes les bénéfices lui. Il aimait ça comme un fou. Il est sportif.

Roger : Oui, mais c’est elle qui invitait le monde quand même.

Ida : Ah oui oui. Mais l’affaire… l’idée des Goldeyes c’était lui.

Roger: Bien oui.

Ida : C’était lui ça.

Roger : Avec les jeunes aussi parce que les jeunes étaient intéressés et puis coudons la bonne chance c’est d’avoir un joueur qui parlait français qui le comprenne.

Ida : Tu sais sur Gaboury c’est tout un grand parc en avant. On allait jouer… ils jouaient à balle là avec les gars.

Roger : Il pouvait avoir sept, huit gars qu’il venait chez nous, tu sais…

Ida : C’était le fun. On a gardé de toutes les sortes hein.

Monique : Vous avez fait ça combien d’années?

Ida : Cinq.

Roger : Cinq ans. Puis on se demandait… Les jeunes disaient ça : « Quand est-ce que vous allez arrêter ça? » Bien quand on a arrêté ça, c’est quand qu’on a déménagé ici.

Ida : Oui. Aye, j’en ai eu l’été… On est déménagé ici au mois d’octobre puis j’en ai eu jusqu’au mois de septembre.

Roger : Celui qui était à maison encore nous a chicanés. Il dit : « Où ce que je vais aller vivre l’année prochaine? » il dit.

Ida : Yeah. Oh yeah. C’était vraiment le fun.

Roger : Non. Non. C’était le fun. C’est beaucoup d’ouvrage pour elle.

Ida : Sais-tu quoi? J’ai pas regretté que ça finisse comme ça.

Roger : Ça nous coutait… Quand tu feedais…

Ida : Ah oui.

Roger : Tu sais huit personnes à part de notre famille…

Monique : Je comprends.

Ida : Oui, mais c’était vraiment… c’était spécial. C’était spécial ça.

Chapitre Trois

Pour l’amour du sport, de la culture et du français

Roger et Ida ont toujours cherché des moyens d’inculquer l’amour du français chez leurs enfants et petits-enfants, même dans l’univers sportif.

Lorsque Roger a appris la nouvelle que les Goldeyes de Winnipeg, l’équipe professionnelle de baseball, avaient recruté un québécois unilingue, Maxime Poulin, comme arrêt-court, Roger a tout de suite vu une occasion de faire plaisir à ses petits-enfants, des mordus du sport. Et on ne parle pas ici d’acheter tout simplement des billets de saison.

Roger : En tous les cas, j’ai téléphoné aux Goldeyes pour savoir si ces gars-là, d’où ce que ça restait. « Bien on cherche des familles »…

Ida : Une famille d’accueil.

Roger : D’accueil. Ça fait que j’ai dit : « Max, il parle pas anglais. » Il dit : « Pantoute. » Bien ça serait le fun pour les jeunes de l’avoir ici. En tous les cas, ça l’a fini que lui s’en venait ici avec sa girlfriend et puis non, on voulait avoir le joueur, mais pas deux. Puis on réalise après que ce monde-là là, tu leur donnes le code de ton alarme, tu donnes la clé de la maison, alors il faut que tu te fises à ça, ces gars-là. Puis il me retéléphone à peu près deux semaines après. Il dit : « Il en a un autre qui s’en vient. » Puis c’était Patrick Scalabrini. Il a « landé » à maison. Les jeunes ont eu du fun avec ça, je sais pas si tu sais. L’ouvrage encore c’est à elle.

Ida : Bien là t’en accueilles un, mais t’en accueillais dix. C’était le manger…

Roger : Il y en a beaucoup de ces joueurs-là qui étaient pas toutes accueillis. Il y en a qui restaient dans les hôtels, hein. Puis ceux… Scalabrini là… On a eu trois en tout, mais lui, là, il a resté… c’était comme un des nôtres, ça. On est encore en contact avec. Il est au Québec puis ça fait… Il a 40 ans asteure puis on est toujours en contact avec.

Ida : Puis, ça paie pas, hein. Puis ça paie pas. C’est gratuit.

Roger : Non. C’est ça qu’on a réalisé. Il dit : « Ça paie pas ça. »

Ida : Il donnait un billet par jeu par famille. Ça paie pas parce que ces gars-là font pas d’argent. Le monde pense que c’est des gars bien payés. C’est pas vrai. Puis quand ils voyageaient, il fallait qu’ils paient leurs repas so ça paie pas.

Roger : Ils avaient un per diem par jour, mais ça couvrait pas pantoute le manger.

Ida : Non. Non.

Roger : Il y avait… Ça c’était une loi de la ligue. Il y avait un maximum pour le payroll pour le mois hein…

Monique : Oui. Oui.

Roger : Alors le rookie dans ce temps-là là, il fallait qu’ils en aient deux sur l’équipe qui faisaient 500 $ par mois. Puis le plus cher, il en faisait… et les vétérans ils avaient…

Ida : 1 000 $

Roger : Plus comme 3 000 $, environ 3 000 $ puis tu pouvais pas avoir plus que tant de vétérans sur l’équipe. Ah non. C’était pas… Ils faisaient pas d’argent. C’est des enfants qui jouaient encore dans les jeux d’adultes.

Ida : Ils payaient pas.

Monique : Oui.

Ida : So…

Roger : Nous autres on pensait quand j’ai offert ça, ils payaient.

Monique : Alors c’était vraiment…

Ida : Je les nourrissais.

Monique : Vous les nourrissiez bénévolement?

Roger : Ah oui.

Ida: Ah puis je faisais leur lavage. Je faisais tout bénévolement puis là je faisais des repas… Mais moi j’ai un peu de misère avec le underdog qui a pas de place à aller so je lui disais : « Si tu as des amis qui ont pas de place à aller… »

Roger: Surtout celui dans l’hôtel là.

Ida : Bien on a déjà eu comme sept, huit gars qui venaient souper.

Roger: Oh yeah.

Ida: Puis là j’invitais mes enfants puis j’invitais comme… so… ah ben aye, j’en ai préparé de la nourriture dans ce temps-là. Puis ça c’a mangeait…

Roger : Il y avait un spread sur la table dehors puis justement notre Patrick il demande : « C’est qui le pourvoyeur? » Quand il a vu ça, il savait pas, lui.

Ida : J’ai dit : « C’est moi. C’est moi qui a tout préparé ça. »

Monique : Qu’est-ce qu’on servait à ces joueurs de baseball là?

Ida : Tout. Ils aimaient manger beaucoup. Bien ça des gros appétits. C’était beaucoup de viande. Tu sais c’était pas des petits repas fancy là, mais des barbecues. Puis j’en ai fait des côtelettes puis cuire des dindes en été. Tu sais des salades, ah je te dis aye…

Roger : Beaucoup, beaucoup d’ouvrage.

Ida : C’était comme incroyable la nourriture que j’ai préparée là.

Monique : Alors d’une part il y avait l’amour du baseball pour Roger en tout cas, peut-être pas pour toi Ida, mais principalement pour le français et pour les petits enfants si j’ai bien compris?

Ida : Oui. Oui.

Roger : Les deux premières années avec Patrick ici là.

Ida : Puis lui c’est un gros bébé. Il y avait toutes les bénéfices lui. Il aimait ça comme un fou. Il est sportif.

Roger : Oui, mais c’est elle qui invitait le monde quand même.

Ida : Ah oui oui. Mais l’affaire… l’idée des Goldeyes c’était lui.

Roger: Bien oui.

Ida : C’était lui ça.

Roger : Avec les jeunes aussi parce que les jeunes étaient intéressés et puis coudons la bonne chance c’est d’avoir un joueur qui parlait français qui le comprenne.

Ida : Tu sais sur Gaboury c’est tout un grand parc en avant. On allait jouer… ils jouaient à balle là avec les gars.

Roger : Il pouvait avoir sept, huit gars qu’il venait chez nous, tu sais…

Ida : C’était le fun. On a gardé de toutes les sortes hein.

Monique : Vous avez fait ça combien d’années?

Ida : Cinq.

Roger : Cinq ans. Puis on se demandait… Les jeunes disaient ça : « Quand est-ce que vous allez arrêter ça? » Bien quand on a arrêté ça, c’est quand qu’on a déménagé ici.

Ida : Oui. Aye, j’en ai eu l’été… On est déménagé ici au mois d’octobre puis j’en ai eu jusqu’au mois de septembre.

Roger : Celui qui était à maison encore nous a chicanés. Il dit : « Où ce que je vais aller vivre l’année prochaine? » il dit.

Ida : Yeah. Oh yeah. C’était vraiment le fun.

Roger : Non. Non. C’était le fun. C’est beaucoup d’ouvrage pour elle.

Ida : Sais-tu quoi? J’ai pas regretté que ça finisse comme ça.

Roger : Ça nous coutait… Quand tu feedais…

Ida : Ah oui.

Roger : Tu sais huit personnes à part de notre famille…

Monique : Je comprends.

Ida : Oui, mais c’était vraiment… c’était spécial. C’était spécial ça.

Chapitre Quatre

Voyager, c’est pour les autres

La famille, la culture et la communauté sont des priorités pour Roger et Ida St-Vincent. Ils sont tellement importants, de fait, que le voyage n’est pas une option pour le couple de septuagénaires.

Roger : Quossé qu’on vient de compter qu’on fait avec les enfants là, on as-tu le temps de partir? Puis on veux-tu partir?

Ida : Bien puis l’hiver, il y a le Festival. On est dans le Festival par-dessus la tête là et puis on peut pas laisser aux fêtes, on peut pas laisser à Pâques. Il y en a un autre qui a sa fête au mois d’avril. Un autre c’est le 29 mars. Sais-tu quoi? On a pas le goût. On a pas le goût. On a pas le temps.

Roger : J’ai travaillé à la Monnaie pendant 30 ans puis j’ai jamais travaillé pendant la semaine du Festival, jamais.

Monique : Alors c’a toujours été une semaine de congé?

Roger : Une semaine de vacances, yeah.

Ida : Ah oui.

Monique : Et Roger en fait, pendant de nombreuses années, tu as joué un rôle assez spécial au Festival du Voyageur.

Roger : Ah oui, oui, oui, oui. J’ai conduit pendant huit ans de temps en fin du compte. Bien j’ai manqué une année quand j’étais à l’hôpital là, mais j’ai conduit les voyageurs officiels pendant huit ans, huit années.

Monique : Ça c’est toute une expérience aussi.

Roger : Oh…

Ida : Une belle chose qui est arrivée pendant ce temps-là quand qu’il était à l’hôpital, il y a plusieurs voyageurs qui sont venus le visiter.

Roger : La journée qu’ils ont dévoilé le voyageur au mois d’octobre, je sais pas quoi là, il en a quoi quatre, cinq qui sont venus me visiter à l’hôpital.

Ida : Ils ont entouré le lit puis ils ont rentré dans la chambre en chantant la chanson du voyageur…

Roger : Ils ont commencé à chanter dans le corridor à pleine voix.

Ida : C’était vraiment beau! Puis durant le samedi, il y en a plusieurs qui sont venus ici en après-midi hein. Ils m’avaient préparé. Ils m’avaient dit qu’ils viendraient puis j’avais du vin puis on a pris un coup. Ça c’était spécial aussi. Puis il y avait les Forest. M. et Mme Forest là, ce n’est pas des petits jeunes, là, tu sais. Ils ont dit les voyageurs prennent soin de leur monde, puis ça ça m’a vraiment touché. C’était beau. C’était le fun.

Roger : Alors on as-tu le temps d’aller se promener dans le sud l’hiver?

Ida : Non. Mais par contre, il y a une chose qui me rassure puis que je suis très fière, on a donné l’amour de la culture à nos jeunes. Ah oui, oui. Ils sont dans le Festival tous les sept là. Bien notre fils a été voyageur. Jocelyne puis Daniel avec leur famille. Puis les petits-enfants là, je le vois là comme… Comme mon plus vieux petit fils, il a acheté une couverte puis à sa blonde puis ils vont aller faire leurs manteaux au Musée de Saint-Boniface.

Monique : Puis cet amour de la culture comme vous le dites, ça se voit de différentes façons chez vos enfants et petits-enfants. Mais Ida dernièrement, tu fais même sensation dans les médias sociaux…

Ida : Ah Seigneur!

Monique : Avec tes petits-fils qui ont lancé un projet qui s’appelle Les G-Strings.

Ida : Oui. Oui.

Monique : Il y a des vidéos sur Internet et on voit une certaine Mémère Métisse qui en fait partie.

Ida : Oui. Bien ça c’est une autre partie de ma vie que ça m’est venu un peu étrangement; puis en même temps j’appelle ça un autre cadeau. C’était le soir de ma fête et puis on fêtait puis les jeunes chantaient puis, bien, je chante pas. Il faut je dise j’ai pas de voix du tout puis j’ai commencé à… puis ils avaient commencé à faire ça eux autres des petits vidéos, mais c’était pas vraiment du chant beaucoup à ce temps-là. En tout cas, j’ai commencé à dire : « Bien, mémère elle serait bonne pour aller chanter avec vous autres. » Ça fait qu’une journée ils ont dit : « Habille-toi en voyageur puis vient passer une audition. » Bien c’était assez ridicule. Puis j’ai commencé puis sais-tu quoi? J’ai fait plusieurs vidéos avec les jeunes puis il y en a où je chantais puis il y en a où je chantais pas.

Monique : C’était des saynètes, finalement.

Ida : C’est un peu de la parodie. C’est pour montrer que les jeunes peuvent avoir du fun avec la culture en parlant français, mais c’est des folies. Le driving force là de ça c’est Alex puis là il est rendu en France so c’est pas mal mort dans le moment. Mais ils ont décidé qu’ils voulaient aller faire un spectacle en quelque part puis où tu vas? So ils ont choisi l’Hôtel St-Boniface. Ça fait qu’ils ont approché le gérant puis ils ont un peu montré ce qu’ils faisaient puis il a dit oui, puis là ils m’ont impliqué. Là c’est dans le temps que Carmen est morte.

Monique : Carmen Campagne venait de mourir.

Ida : Oui. Puis là ils ont dit : « Tu veux-tu? On va faire… » « Ok, ok. Je vais y aller. » Mais tu sais, je suis pas toute seule là. En tout cas, on a chanté la chanson « Je m’en va à l’étable pour tirer ma vache ». J’ai fait ça.

Monique : Sur la scène à l’Hôtel St-Boniface.

Ida : Absolument, chère! Je pourrais te le montrer sur Instagram.

Roger : Tu aurais dû voir l’entrain qui avait là! Tous les jeunes connaissent ça ces chansons-là.

Monique : Bien oui.

Ida : Après ça, ils n’ont fait un autre à l’Hôtel St-Boniface. La dernière fois là, c’était le 29 décembre. Il y avait beaucoup de jeunes. Ils s’assis pas hein puis ça chante. Tu aurais dû voir les tuques rouges puis les ceintures puis les chemises du Festival.

Monique : Le 29 décembre?

Ida : Le 29 décembre. Les jeunes qui s’étaient costumés puis là bien ils m’ont demandé si je voulais chanter la chanson du voyageur. So j’ai dit oui. Je suis allée. C’était le fun.

Monique : Bien je comprends.

Ida : On allait pratiquer, là. Il fallait que j’aille là pour des pratiques, là, puis, là ils se sont perfectionnés. Le premier c’était…

Roger : Le deuxième spectacle était excellent comparer avec le premier. Mais ils l’ont pratiqué puis ils ont préparé…

Ida : Mais le dernier… Mais tu vois, ils ont trouvé un batteur. Un de mes autres petits-fils, Miguel St-Vincent, il joue la batterie, alors lui s’est joint. Puis là il y avait un petit Sorin qui est un cousin qui joue le violon. Ça fait que le dernier spectacle là il était vraiment bien, mais ils m’auraient pas fait chanter en anglais là. Jamais de la vie! Puis si ça avait pas été eux autres, je l’aurais pas fait.

Monique : Oui.

Ida : Mais j’ai eu du fun. On a eu des bons moments ensemble.

Monique : Bien justement ça crée des liens pas mal extraordinaires avec des petits-enfants à un âge à 19, 20 ans, 22 ans, c’est pas évident toujours de rester en contact avec ses petits-enfants.

Ida : Ah oui, oui. Ah non, non. C’est précieux.

Roger : Va alentour puis cherche combien est-ce qu’il y a d’enfants qui font ça avec leurs grands-parents, des… on va appeler ça des stupidités, là. Comment est-ce qu’il y en a…

Monique : Des folies en tout cas.

Monique : Des folies oui, pas des stupidités, des folies comme ça là.

Ida : Un soir, ils appellent. Il était à peu près 9 h 30, Maxime puis Alex : « On peux-tu venir? » Ils avaient fait faire des casquettes des G-Strings puis ils s’en venaient m’en apporter une. Ça fait que je l’ai mis pour aller aux fraises puis j’ai pris un vidéo puis je leur ai montré. Mais tu sais, c’est toutes des choses comme ça, mais c’est un rapprochement quand même.

Monique : Oui.

Ida : On a sorti Alex. La journée qu’il est parti pour la France on l’a sorti dîner puis il dit : « Tu sais mémère, je va m’ennuyer de vous autres. » Bien j’ai dit : « J’espère. » Mais tu sais, c’est vrai parce que ils sont vraiment dans nos vies, alors comment tu peux partir pour six mois puis trois mois puis ça se fais-tu? Je sais pas. Il y a quelque chose qui manquerait là. Bien c’est pas pour nous autres, disons.

Monique : Oui absolument.

Ida : Tant mieux pour ceux qui le font, mais c’est pas pour nous autres.

Monique : Oui.

Chapitre 5 : Vieillir avec sérénité et gratitude

Après avoir traversé des épreuves de santé importantes et qu’on voit avancer les années, comment voit-on le vieillissement? Ida et Roger racontent leur perspective sur la question.

Ida : Bien il y a pas de chiffre, mais moi je pense que ça dépend de ta santé. Puis moi je trouve qu’il faut l’admettre que quand le chiffre avance, on est moins capable. Comme moi bien j’ai eu une opération à cœur ouvert. J’ai certainement moins d’énergie que j’avais quand j’avais ma garderie puis cinq petits. Tu peux pas comparer, mais encore là c’est correct. C’est un peu ta santé, ton état de santé.

Roger : Sais-tu vraiment passer qu’est-ce que j’ai passé à travers,  j’y pense même pas. Ok ça vieillit puis c’est un peu plus raide que c’était, mais c’est parti de la vie ça.

Ida : Oui.

Roger : Pour y penser…

Ida : Puis on fait des gros efforts pour se garder actif aussi. Comme on marche… Bien là ça va reprendre à l’été, trois fois par semaines d’ici à La Fourche, prendre notre café, notre thé. Là on a commencé à aller marcher à Dakota. Il y a une belle piste parce que dehors on peut pas marcher à ce temps-ci, ça fait que moi je fais des exercices ici dans le bloc. On a quand même… on travaille pour se garder en santé puis ça je pense que c’est vraiment important.

Monique : Évidemment quand on a frôlé la mort, quand on a vu la lumière, comment on regarde la mort maintenant sachant que les années avancent, mais sachant qu’on est bien aussi?

Roger : J’ai jamais eu peur de ça. Ça m’a jamais énervé puis ça m’énerve pas plus là non plus. J’ai passé proche puis j’ai eu une autre chance. Merci, mais non. Moi ça…

Ida : Moi la plus belle expérience que j’ai eue puis c’est celle qui m’a le plus touchée c’est quand que mon père est mort. Il était au Foyer Valade puis ça été bien t’appelles-tu ça une belle mort? T’appelles ça quoi? C’est quoi le mot, mais…

Roger : Quatre-vingt-douze ans

Ida : Tu sais, c’était serein puis il était entouré de toute la famille. On l’a comme accompagné puis j’ai trouvé ça beau. Je veux dire on s’en va toute dans la même direction. On peut pas le nier, mais ça ç’a été une expérience avec la mort qui m’a vraiment aidé pour moi puis de voir les petits autour du lit. Ceux qui avaient. Il y en avait qui était pas encore au monde. Tu sais on a fait une sorte de party le soir qu’il est mort. Mon père était comme ça hein. Il avait des chips. Il avait du chocolat dans son garde-robe, puis on a un peu fait ça autour de lui puis après ça il est mort à quatre heures du matin. Là ils sont partis. Je suis restée avec ma sœur puis Roger puis mon père est parti comme ça puis j’ai trouvé ça beau. Puis Daniel était venu. Daniel est un gars spirituel, puis il lui a parlé puis il a dit : « Tu sais pépère, tu peux partir. » Tu sais comme ça s’est bien fait.

Roger : J’étais là puis je ressentais moi que c’a parti des pieds là puis plus Daniel lui parlait, il me semblait que ça remontait.

Ida : Oui. Tu voyais une relaxation.

Roger : Yeah. Yeah. Puis tout d’un coup il a fait (inspiration et expiration)…

Ida : Oui.

Roger : Puis ça finit là.

Ida : Oui. Oui.

Roger : Yeah.

Ida : Ç’a été… Pour moi ç’a été comme même un autre cadeau de voir comment ce que mon père est parti. C’était le temps.

Monique : Oui

Ida : C’était le temps.

Roger : Il y a aucun contrôle là-dessus, mais la seule fois quand je pense à ça, moi j’espère de pas trainer dans un lit pendant des années.

Ida : Mais on le sait pas.

Roger : Puis au moins, savoir que je suis là à part de ça là. Ça là c’est juste quelque chose que… mais c’est pas nous autres qui contrôlent ça. Yeah.

Monique : Quels conseils donnez-vous aux gens qui s’approchent de la retraite?

Ida : Bien moi je pense qu’ils devraient y penser longtemps d’avance financièrement. Les autres parties, je pense que ça c’a va tomber en place, mais on doit quand même y avoir pensé du côté financier. Puis j’encourage les jeunes à regarder ça avec des aviseurs financiers ou des conseillers, être capables d’acheter des RÉER, de faire quelque chose parce que il faut avoir quand même un certain montant d’argent pour être capable de vivre. Moi j’ai pas de pension. J’ai travaillé à mon compte la plupart du temps, alors il faut quand même y penser à ça.

Roger : Puis c’est pas la fin du monde parce que notre aviseur financier nous avait… on était inquiet de ça. Tu travailles puis d’un coup, elle a pas de pension puis moi j’ai juste 70% de mes gages, puis il dit : « Don’t go crazy puis il y a rien qui va changer. » Puis il avait raison. Il avait raison.

Ida : Puis c’est vrai. Puis c’est vrai parce qu’on a rien vraiment changé dans notre style de vie à part qu’on a déménagé.

Roger : Comme il dit : « Il y en a qui sont pas prêts. » Que c’est que Jean-Guy t’avait dit que t’avais demandé une fois?

Ida : Ah notre comptable il avait dit : « Je rencontre du monde tellement misérable à la retraite. »

Roger : Il nous avait demandé comment est-ce qu’on prenait ça nous autres, tu sais.

Ida : Bien j’ai dit : « On est bien. » Je veux dire, mais on est occupés.

Roger : Évidemment qu’il était pas prêt.

Ida : Peut-être qu’on l’est puis on le sait pas.

Roger : Puis nous autres, c’est venu vite là. Comme je vais dire moi, c’était une surprise que j’ai eue.

Monique : Oui et jeune, 57 ans.

Ida : Oui et jeune.

Roger : Puis c’est venu comme une surprise. Moi je planifiais de travailler jusqu’à 65 ans au moins.

Ida : Oui. Oui.

Roger : Si je serais obligé d’aller à l’ouvrage, j’ai aucune idée où je trouverais le temps pour y aller.

Ida : Puis on a la famille qui comble un grand vide ça fait que si peut-être on avait pas ça, on pourrait s’ennuyer. Je sais pas. Là le basket-ball commence. Demain soir, on s’en va au Collège Louis-Riel. Il y a toujours, toujours une activité.

Roger : Mais tu sais on regarde ça nous autres même ici là, il y en a qui font vieux avant leur temps.

Ida : Ça c’est vrai. Moi je pense que c’est toute ton attitude. Si t’as une bonne attitude quand tu es jeune, tu vas la garder. Alors si t’as été négatif toute ta vie, bien attends-toi pas que tu vas devenir positif. Ça marche pas.

Monique : J’aimerais finir avec des petites questions rapides, des questions en rafales.

Ida : Oh boy!

Monique : Alors routine ou spontanéité?

Ida : Spontanéité.

Roger : Yeah.

Monique : Lève-tôt ou oiseau de nuit?

Roger : Oh my gosh! À 3 h 30, je suis réveillé, mais on se lève pas avant 7 h. Jamais.

Ida : Bien moi c’est les deux. J’aime ça veiller le soir aussi.

Monique : Alors tu dors moins.

Ida : Pas mal moins.

Roger : En me mettant la tête sur l’oreiller je m’endors puis là vers 3 h 30, je commence à me réveiller puis c’est là qu’elle s’endort.

Ida : Non, j’aime ça veiller puis j’ai toujours aimé ça.

RS : C’est ça que tu veux dire par lève-tôt?

Monique : Oui. Paysage connu ou des nouveaux horizons?

Ida : Ah je dirais…

Ida : Plus connu.

Ida : J’aime mieux connu. Oui.

Monique : À la retraite, c’est une destination ou c’est un voyage?

Ida : Ah c’est un voyage.

Roger : Ah je suis d’accord.

Monique : L’aspect le plus plaisant de la retraite?

Ida : La liberté pour moi.

Roger : Ça revient à la même chose. Faire qu’est-ce que tu veux quand tu veux puis si tu veux.

Ida : Oui. La liberté.

RS : Puis son aspect le plus difficile?

Ida : Hum, son aspect le plus difficile. Ah je dirais que c’est voir certaines limites qui s’installent dans nos vies. On a quand même des certaines limites physiques là. C’est peut-être ça là. Tu les vois quand même ces changements-là, so les changements physiques.

Roger : Oui peut-être oui, ok. Un peu d’accord. Il y a des affaires que tu voudrais faire des fois puis tu sais que t’es pas capable de faire, puis si tu le fais, tu vas payer pour.

Ida : Il y en a gros de ça.

ROger : Une autre fois, c’est la réalité de la vie.

Monique : Finalement, complétez la phrase : « La retraite c’est… »

Ida : Oh mon Dieu! La retraite c’est un peu pour moi continuer ce que j’ai toujours aimé faire sans avoir un travail, là, payé.

Roger : Payer puis être obligé de le faire. Comme je disais tantôt, tu le fais si tu feel pour puis si ça te tente puis si ça te tente pas…

Monique : Bien Roger, Ida, merci de votre générosité. Merci d’avoir partagé des moments mêmes très intimes de votre vie avec nous et on vous souhaite bonne santé pour les années à venir.

Ida : Espérons.

Roger : J’espère juste qu’il n’a qui va avoir quelque chose qui vont leur éclairer là-dedans envers la retraite.

Monique : Espérons-le.

Ida : Yeah. Ç’a été toute une vie. Cinquante-deux ans.

Monique  : Et c’est pas fini. Merci beaucoup.

Ida et Roger : De rien.


…une chose qui me rassure puis que je suis très fière : on a donné l’amour de la culture à nos jeunes.

Chapitre Quatre

Voyager, c’est pour les autres

La famille, la culture et la communauté sont des priorités pour Roger et Ida St-Vincent. Ils sont tellement importants, de fait, que le voyage n’est pas une option pour le couple de septuagénaires.

Roger : Quossé qu’on vient de compter qu’on fait avec les enfants là, on as-tu le temps de partir? Puis on veux-tu partir?

Ida : Bien puis l’hiver, il y a le Festival. On est dans le Festival par-dessus la tête là et puis on peut pas laisser aux fêtes, on peut pas laisser à Pâques. Il y en a un autre qui a sa fête au mois d’avril. Un autre c’est le 29 mars. Sais-tu quoi? On a pas le goût. On a pas le goût. On a pas le temps.

Roger : J’ai travaillé à la Monnaie pendant 30 ans puis j’ai jamais travaillé pendant la semaine du Festival, jamais.

Monique : Alors c’a toujours été une semaine de congé?

Roger : Une semaine de vacances, yeah.

Ida : Ah oui.

Monique : Et Roger en fait, pendant de nombreuses années, tu as joué un rôle assez spécial au Festival du Voyageur.

Roger : Ah oui, oui, oui, oui. J’ai conduit pendant huit ans de temps en fin du compte. Bien j’ai manqué une année quand j’étais à l’hôpital là, mais j’ai conduit les voyageurs officiels pendant huit ans, huit années.

Monique : Ça c’est toute une expérience aussi.

Roger : Oh…

Ida : Une belle chose qui est arrivée pendant ce temps-là quand qu’il était à l’hôpital, il y a plusieurs voyageurs qui sont venus le visiter.

Roger : La journée qu’ils ont dévoilé le voyageur au mois d’octobre, je sais pas quoi là, il en a quoi quatre, cinq qui sont venus me visiter à l’hôpital.

Ida : Ils ont entouré le lit puis ils ont rentré dans la chambre en chantant la chanson du voyageur…

Roger : Ils ont commencé à chanter dans le corridor à pleine voix.

Ida : C’était vraiment beau! Puis durant le samedi, il y en a plusieurs qui sont venus ici en après-midi hein. Ils m’avaient préparé. Ils m’avaient dit qu’ils viendraient puis j’avais du vin puis on a pris un coup. Ça c’était spécial aussi. Puis il y avait les Forest. M. et Mme Forest là, ce n’est pas des petits jeunes, là, tu sais. Ils ont dit les voyageurs prennent soin de leur monde, puis ça ça m’a vraiment touché. C’était beau. C’était le fun.

Roger : Alors on as-tu le temps d’aller se promener dans le sud l’hiver?

Ida : Non. Mais par contre, il y a une chose qui me rassure puis que je suis très fière, on a donné l’amour de la culture à nos jeunes. Ah oui, oui. Ils sont dans le Festival tous les sept là. Bien notre fils a été voyageur. Jocelyne puis Daniel avec leur famille. Puis les petits-enfants là, je le vois là comme… Comme mon plus vieux petit fils, il a acheté une couverte puis à sa blonde puis ils vont aller faire leurs manteaux au Musée de Saint-Boniface.

Monique : Puis cet amour de la culture comme vous le dites, ça se voit de différentes façons chez vos enfants et petits-enfants. Mais Ida dernièrement, tu fais même sensation dans les médias sociaux…

Ida : Ah Seigneur!

Monique : Avec tes petits-fils qui ont lancé un projet qui s’appelle Les G-Strings.

Ida : Oui. Oui.

Monique : Il y a des vidéos sur Internet et on voit une certaine Mémère Métisse qui en fait partie.

Ida : Oui. Bien ça c’est une autre partie de ma vie que ça m’est venu un peu étrangement; puis en même temps j’appelle ça un autre cadeau. C’était le soir de ma fête et puis on fêtait puis les jeunes chantaient puis, bien, je chante pas. Il faut je dise j’ai pas de voix du tout puis j’ai commencé à… puis ils avaient commencé à faire ça eux autres des petits vidéos, mais c’était pas vraiment du chant beaucoup à ce temps-là. En tout cas, j’ai commencé à dire : « Bien, mémère elle serait bonne pour aller chanter avec vous autres. » Ça fait qu’une journée ils ont dit : « Habille-toi en voyageur puis vient passer une audition. » Bien c’était assez ridicule. Puis j’ai commencé puis sais-tu quoi? J’ai fait plusieurs vidéos avec les jeunes puis il y en a où je chantais puis il y en a où je chantais pas.

Monique : C’était des saynètes, finalement.

Ida : C’est un peu de la parodie. C’est pour montrer que les jeunes peuvent avoir du fun avec la culture en parlant français, mais c’est des folies. Le driving force là de ça c’est Alex puis là il est rendu en France so c’est pas mal mort dans le moment. Mais ils ont décidé qu’ils voulaient aller faire un spectacle en quelque part puis où tu vas? So ils ont choisi l’Hôtel St-Boniface. Ça fait qu’ils ont approché le gérant puis ils ont un peu montré ce qu’ils faisaient puis il a dit oui, puis là ils m’ont impliqué. Là c’est dans le temps que Carmen est morte.

Monique : Carmen Campagne venait de mourir.

Ida : Oui. Puis là ils ont dit : « Tu veux-tu? On va faire… » « Ok, ok. Je vais y aller. » Mais tu sais, je suis pas toute seule là. En tout cas, on a chanté la chanson « Je m’en va à l’étable pour tirer ma vache ». J’ai fait ça.

Monique : Sur la scène à l’Hôtel St-Boniface.

Ida : Absolument, chère! Je pourrais te le montrer sur Instagram.

Roger : Tu aurais dû voir l’entrain qui avait là! Tous les jeunes connaissent ça ces chansons-là.

Monique : Bien oui.

Ida : Après ça, ils n’ont fait un autre à l’Hôtel St-Boniface. La dernière fois là, c’était le 29 décembre. Il y avait beaucoup de jeunes. Ils s’assis pas hein puis ça chante. Tu aurais dû voir les tuques rouges puis les ceintures puis les chemises du Festival.

Monique : Le 29 décembre?

Ida : Le 29 décembre. Les jeunes qui s’étaient costumés puis là bien ils m’ont demandé si je voulais chanter la chanson du voyageur. So j’ai dit oui. Je suis allée. C’était le fun.

Monique : Bien je comprends.

Ida : On allait pratiquer, là. Il fallait que j’aille là pour des pratiques, là, puis, là ils se sont perfectionnés. Le premier c’était…

Roger : Le deuxième spectacle était excellent comparer avec le premier. Mais ils l’ont pratiqué puis ils ont préparé…

Ida : Mais le dernier… Mais tu vois, ils ont trouvé un batteur. Un de mes autres petits-fils, Miguel St-Vincent, il joue la batterie, alors lui s’est joint. Puis là il y avait un petit Sorin qui est un cousin qui joue le violon. Ça fait que le dernier spectacle là il était vraiment bien, mais ils m’auraient pas fait chanter en anglais là. Jamais de la vie! Puis si ça avait pas été eux autres, je l’aurais pas fait.

Monique : Oui.

Ida : Mais j’ai eu du fun. On a eu des bons moments ensemble.

Monique : Bien justement ça crée des liens pas mal extraordinaires avec des petits-enfants à un âge à 19, 20 ans, 22 ans, c’est pas évident toujours de rester en contact avec ses petits-enfants.

Ida : Ah oui, oui. Ah non, non. C’est précieux.

Roger : Va alentour puis cherche combien est-ce qu’il y a d’enfants qui font ça avec leurs grands-parents, des… on va appeler ça des stupidités, là. Comment est-ce qu’il y en a…

Monique : Des folies en tout cas.

Monique : Des folies oui, pas des stupidités, des folies comme ça là.

Ida : Un soir, ils appellent. Il était à peu près 9 h 30, Maxime puis Alex : « On peux-tu venir? » Ils avaient fait faire des casquettes des G-Strings puis ils s’en venaient m’en apporter une. Ça fait que je l’ai mis pour aller aux fraises puis j’ai pris un vidéo puis je leur ai montré. Mais tu sais, c’est toutes des choses comme ça, mais c’est un rapprochement quand même.

Monique : Oui.

Ida : On a sorti Alex. La journée qu’il est parti pour la France on l’a sorti dîner puis il dit : « Tu sais mémère, je va m’ennuyer de vous autres. » Bien j’ai dit : « J’espère. » Mais tu sais, c’est vrai parce que ils sont vraiment dans nos vies, alors comment tu peux partir pour six mois puis trois mois puis ça se fais-tu? Je sais pas. Il y a quelque chose qui manquerait là. Bien c’est pas pour nous autres, disons.

Monique : Oui absolument.

Ida : Tant mieux pour ceux qui le font, mais c’est pas pour nous autres.

Monique : Oui.

Chapitre 5 : Vieillir avec sérénité et gratitude

Après avoir traversé des épreuves de santé importantes et qu’on voit avancer les années, comment voit-on le vieillissement? Ida et Roger racontent leur perspective sur la question.

Ida : Bien il y a pas de chiffre, mais moi je pense que ça dépend de ta santé. Puis moi je trouve qu’il faut l’admettre que quand le chiffre avance, on est moins capable. Comme moi bien j’ai eu une opération à cœur ouvert. J’ai certainement moins d’énergie que j’avais quand j’avais ma garderie puis cinq petits. Tu peux pas comparer, mais encore là c’est correct. C’est un peu ta santé, ton état de santé.

Roger : Sais-tu vraiment passer qu’est-ce que j’ai passé à travers,  j’y pense même pas. Ok ça vieillit puis c’est un peu plus raide que c’était, mais c’est parti de la vie ça.

Ida : Oui.

Roger : Pour y penser…

Ida : Puis on fait des gros efforts pour se garder actif aussi. Comme on marche… Bien là ça va reprendre à l’été, trois fois par semaines d’ici à La Fourche, prendre notre café, notre thé. Là on a commencé à aller marcher à Dakota. Il y a une belle piste parce que dehors on peut pas marcher à ce temps-ci, ça fait que moi je fais des exercices ici dans le bloc. On a quand même… on travaille pour se garder en santé puis ça je pense que c’est vraiment important.

Monique : Évidemment quand on a frôlé la mort, quand on a vu la lumière, comment on regarde la mort maintenant sachant que les années avancent, mais sachant qu’on est bien aussi?

Roger : J’ai jamais eu peur de ça. Ça m’a jamais énervé puis ça m’énerve pas plus là non plus. J’ai passé proche puis j’ai eu une autre chance. Merci, mais non. Moi ça…

Ida : Moi la plus belle expérience que j’ai eue puis c’est celle qui m’a le plus touchée c’est quand que mon père est mort. Il était au Foyer Valade puis ça été bien t’appelles-tu ça une belle mort? T’appelles ça quoi? C’est quoi le mot, mais…

Roger : Quatre-vingt-douze ans

Ida : Tu sais, c’était serein puis il était entouré de toute la famille. On l’a comme accompagné puis j’ai trouvé ça beau. Je veux dire on s’en va toute dans la même direction. On peut pas le nier, mais ça ç’a été une expérience avec la mort qui m’a vraiment aidé pour moi puis de voir les petits autour du lit. Ceux qui avaient. Il y en avait qui était pas encore au monde. Tu sais on a fait une sorte de party le soir qu’il est mort. Mon père était comme ça hein. Il avait des chips. Il avait du chocolat dans son garde-robe, puis on a un peu fait ça autour de lui puis après ça il est mort à quatre heures du matin. Là ils sont partis. Je suis restée avec ma sœur puis Roger puis mon père est parti comme ça puis j’ai trouvé ça beau. Puis Daniel était venu. Daniel est un gars spirituel, puis il lui a parlé puis il a dit : « Tu sais pépère, tu peux partir. » Tu sais comme ça s’est bien fait.

Roger : J’étais là puis je ressentais moi que c’a parti des pieds là puis plus Daniel lui parlait, il me semblait que ça remontait.

Ida : Oui. Tu voyais une relaxation.

Roger : Yeah. Yeah. Puis tout d’un coup il a fait (inspiration et expiration)…

Ida : Oui.

Roger : Puis ça finit là.

Ida : Oui. Oui.

Roger : Yeah.

Ida : Ç’a été… Pour moi ç’a été comme même un autre cadeau de voir comment ce que mon père est parti. C’était le temps.

Monique : Oui

Ida : C’était le temps.

Roger : Il y a aucun contrôle là-dessus, mais la seule fois quand je pense à ça, moi j’espère de pas trainer dans un lit pendant des années.

Ida : Mais on le sait pas.

Roger : Puis au moins, savoir que je suis là à part de ça là. Ça là c’est juste quelque chose que… mais c’est pas nous autres qui contrôlent ça. Yeah.

Monique : Quels conseils donnez-vous aux gens qui s’approchent de la retraite?

Ida : Bien moi je pense qu’ils devraient y penser longtemps d’avance financièrement. Les autres parties, je pense que ça c’a va tomber en place, mais on doit quand même y avoir pensé du côté financier. Puis j’encourage les jeunes à regarder ça avec des aviseurs financiers ou des conseillers, être capables d’acheter des RÉER, de faire quelque chose parce que il faut avoir quand même un certain montant d’argent pour être capable de vivre. Moi j’ai pas de pension. J’ai travaillé à mon compte la plupart du temps, alors il faut quand même y penser à ça.

Roger : Puis c’est pas la fin du monde parce que notre aviseur financier nous avait… on était inquiet de ça. Tu travailles puis d’un coup, elle a pas de pension puis moi j’ai juste 70% de mes gages, puis il dit : « Don’t go crazy puis il y a rien qui va changer. » Puis il avait raison. Il avait raison.

Ida : Puis c’est vrai. Puis c’est vrai parce qu’on a rien vraiment changé dans notre style de vie à part qu’on a déménagé.

Roger : Comme il dit : « Il y en a qui sont pas prêts. » Que c’est que Jean-Guy t’avait dit que t’avais demandé une fois?

Ida : Ah notre comptable il avait dit : « Je rencontre du monde tellement misérable à la retraite. »

Roger : Il nous avait demandé comment est-ce qu’on prenait ça nous autres, tu sais.

Ida : Bien j’ai dit : « On est bien. » Je veux dire, mais on est occupés.

Roger : Évidemment qu’il était pas prêt.

Ida : Peut-être qu’on l’est puis on le sait pas.

Roger : Puis nous autres, c’est venu vite là. Comme je vais dire moi, c’était une surprise que j’ai eue.

Monique : Oui et jeune, 57 ans.

Ida : Oui et jeune.

Roger : Puis c’est venu comme une surprise. Moi je planifiais de travailler jusqu’à 65 ans au moins.

Ida : Oui. Oui.

Roger : Si je serais obligé d’aller à l’ouvrage, j’ai aucune idée où je trouverais le temps pour y aller.

Ida : Puis on a la famille qui comble un grand vide ça fait que si peut-être on avait pas ça, on pourrait s’ennuyer. Je sais pas. Là le basket-ball commence. Demain soir, on s’en va au Collège Louis-Riel. Il y a toujours, toujours une activité.

Roger : Mais tu sais on regarde ça nous autres même ici là, il y en a qui font vieux avant leur temps.

Ida : Ça c’est vrai. Moi je pense que c’est toute ton attitude. Si t’as une bonne attitude quand tu es jeune, tu vas la garder. Alors si t’as été négatif toute ta vie, bien attends-toi pas que tu vas devenir positif. Ça marche pas.

Monique : J’aimerais finir avec des petites questions rapides, des questions en rafales.

Ida : Oh boy!

Monique : Alors routine ou spontanéité?

Ida : Spontanéité.

Roger : Yeah.

Monique : Lève-tôt ou oiseau de nuit?

Roger : Oh my gosh! À 3 h 30, je suis réveillé, mais on se lève pas avant 7 h. Jamais.

Ida : Bien moi c’est les deux. J’aime ça veiller le soir aussi.

Monique : Alors tu dors moins.

Ida : Pas mal moins.

Roger : En me mettant la tête sur l’oreiller je m’endors puis là vers 3 h 30, je commence à me réveiller puis c’est là qu’elle s’endort.

Ida : Non, j’aime ça veiller puis j’ai toujours aimé ça.

RS : C’est ça que tu veux dire par lève-tôt?

Monique : Oui. Paysage connu ou des nouveaux horizons?

Ida : Ah je dirais…

Ida : Plus connu.

Ida : J’aime mieux connu. Oui.

Monique : À la retraite, c’est une destination ou c’est un voyage?

Ida : Ah c’est un voyage.

Roger : Ah je suis d’accord.

Monique : L’aspect le plus plaisant de la retraite?

Ida : La liberté pour moi.

Roger : Ça revient à la même chose. Faire qu’est-ce que tu veux quand tu veux puis si tu veux.

Ida : Oui. La liberté.

RS : Puis son aspect le plus difficile?

Ida : Hum, son aspect le plus difficile. Ah je dirais que c’est voir certaines limites qui s’installent dans nos vies. On a quand même des certaines limites physiques là. C’est peut-être ça là. Tu les vois quand même ces changements-là, so les changements physiques.

Roger : Oui peut-être oui, ok. Un peu d’accord. Il y a des affaires que tu voudrais faire des fois puis tu sais que t’es pas capable de faire, puis si tu le fais, tu vas payer pour.

Ida : Il y en a gros de ça.

ROger : Une autre fois, c’est la réalité de la vie.

Monique : Finalement, complétez la phrase : « La retraite c’est… »

Ida : Oh mon Dieu! La retraite c’est un peu pour moi continuer ce que j’ai toujours aimé faire sans avoir un travail, là, payé.

Roger : Payer puis être obligé de le faire. Comme je disais tantôt, tu le fais si tu feel pour puis si ça te tente puis si ça te tente pas…

Monique : Bien Roger, Ida, merci de votre générosité. Merci d’avoir partagé des moments mêmes très intimes de votre vie avec nous et on vous souhaite bonne santé pour les années à venir.

Ida : Espérons.

Roger : J’espère juste qu’il n’a qui va avoir quelque chose qui vont leur éclairer là-dedans envers la retraite.

Monique : Espérons-le.

Ida : Yeah. Ç’a été toute une vie. Cinquante-deux ans.

Monique  : Et c’est pas fini. Merci beaucoup.

Ida et Roger : De rien.


…une chose qui me rassure puis que je suis très fière : on a donné l’amour de la culture à nos jeunes.

La série balado Le temps de vivre est produite par la Fédération des aînés de la francophonie manitobaine et a été rendue possible grâce à l’appui financier du gouvernement du Canada.